dimanche 1 janvier 2012

Gaspard, mon petit-fils chéri

Gaspard, mon petit-fils chéri,
Ce livre que je te dédie est une théorie du langage, c’est à dire une recherche sur ce que disent, pensent et écrivent les hommes, de chacun de leurs points de vue, à propos de leurs actions individuelles et collectives, passées, présentes et futures. Je n’en connais pas le devenir. Si tu n’en entendais pas parler par d'autres personnes et même s'ils t’en parlaient, je tiens à m’adresser à toi, directement. Cette théorie décrit d’abord ce qui fait du bien aux hommes et les rend heureux.
Tu n’as, au moment où je t’écris, que vingt deux mois. Tu commences à parler. Mais il y a longtemps que tu te manifestes !
J’ai une idée de ce qui te fait du bien et te rend heureux, aujourd’hui (quoique… les chips que j'aime et que tu adores…!). Mais demain ?
Le langage qui exprime ce que les hommes considèrent comme positif, pour eux, pour les autres ou en général est un langage qui n'utilise qu'un seul vocabulaire que j’ai qualifié de positif. J’ai essayé de le porter sur une carte idéale particulière, à partir de laquelle on peut former une multitude de cartes idéales ; chacune raconte ce qu’ils considèrent comme leur idéal, parmi leurs multiples idéaux.
D’autres cartes montrent comment les hommes décrivent les autres êtres, ainsi que toutes les choses de leurs vies et de la Vie, mais cette fois tels qu’ils les voient et les interprètent ou encore tels qu'ils les jugent : ce sont des cartes d'évaluation.
Pour interpréter et juger de ce qu’ils voient, ils se référent, nécessairement, à leur idéal du moment, écrit sur une des multiples cartes idéales.
Le plus souvent, leur  "idéal de référence":
- est porteur d’un système de valeurs particulier, d’où leurs jugements différenciés,
- crée un filtre qui les rend subjectif dans leurs interprétations de leurs multiples observés.
C'est pourquoi ils déforment la réalité, qualitativement et quantitativement.
A chacun son point de vue et son système de valeurs !
Quel est aujourd’hui ton idéal de référence ? Quel sera t’il demain ?
En consultant les cartes idéales et les discours qu’elles permettent de former, tu trouveras peut-être ta conception idéale actuelle ou celle d’hier, compte tenu de tes propres expériences, mais aussi les conceptions idéales que peuvent avoir tes proches,  des personnes que tu rencontres, à l'école, dans des livres, dans les films, sur internet...
Sur les cartes d'évaluation, tu devrais aussi trouver les interprétations et les jugements que tu as ou que les autres ont.
J’espère que tu commenceras à croire que le vocabulaire que j’ai disposé sur ces différentes cartes, selon un seul principe, rend effectivement compte des différents points de vue qu’ont les hommes sur eux-mêmes, sur les choses et les êtres, tant individuellement que collectivement. Car, dans chacune de leurs multiples orientations de conscience ou état d'esprit, c’est ce qui leur vient à l’esprit qui compte pour eux et est leur propre vérité. Comme pour toi, je suppose.
Heureusement, les enfants et les adultes peuvent changer d’opinions comme de façons d’agir (les enfants sont souvent plus souples). Et cela, de nombreuses manières.
Il y a en effet autant de points de vue possibles (et, par conséquent, de cartes idéales, puis de cartes d'évaluation donnant les interprétations et les jugements des hommes sur leurs observés), qu’il y a de directions dans un espace à trois dimensions, c’est à dire une infinité.
Pour t'en convaincre, regarde tout  autour de toi, devant, derrière, sur les cotés à gauche et à droite, en bas et en haut, vers le ciel et les étoiles, que tu aimais tant voir : cela fait beaucoup de directions. Autant de libertés pour faire ou refaire le monde. Que de folies et de malheurs potentiels ou réels  ! Mais aussi que de véritables bonheurs pour soi et pour les autres.
Nous pouvons tous changer, si nous le voulons bien :
- en nous « branchant » sur d’autres états de conscience, dont ceux que nous avons nous-mêmes connus au cours de notre vie,
- en choisissant alors une orientation de conscience qui nous semble plus favorable,
- en réévaluant nos interprétations et nos jugements précédents, dont sur nous-même (nous réalisons les "bêtises" que nous faisions, alors que nous ne nous en rendions pas toujours compte sur le moment),
- en programmant de nouveaux comportements individuels ou collectifs, dans l’orientation choisie,
- en les développant et en s’y tenant (pour cela, se rappeler les choses à ne plus faire, en raison des jugements négatifs que nous leur avons portés lors de notre réévaluation).

Avec toutes ces cartes, tu vois que j’aurais de quoi être prolixe sur nos milliers de façons d’être, de faire et de faire faire, dans le passé, le présent et, en projection, dans le futur ! Elles sont à toi et à chacun. Puissent-elles servir les bonnes et les justes causes.
Mais le temps me manque ici, bien que la résolution ou mieux la dissolution des problèmes individuels et problématiques humaines collectives soit urgente. Prolixe, certes, mais aussi impatient. Car ton grand-père vient juste de sortir de sa « grotte », après huit ans de travail avec une  équipe pluridisciplinaire. Aussi ai-je envie de sauter, en temps différé, sur la branche de ton arbre.
L’arbre est celui de ta connaissance et la branche est celle qui te « branche » le plus aujourd’hui. Et de secouer cette branche, ainsi que toutes les autres. Pourquoi ? Pour que les fruits en tombent ! Quels sont ces fruits ?
Les fruits que tu récolteras, si tu te secoues toi-même ou si la vie te remue, qui sont aussi les fruits de mon travail.
Ces fruits sont-ils mûrs ? Sont-ils bons ?
Quand bien même tu te retrouverais face à un mur devant une difficulté, tu verras qu’il y a toujours du bon. Car tu peux devenir « passe-muraille ».
Tu pourras pénétrer alors dans les arcanes du pouvoir :
- ton pouvoir et professionnel,
- le pouvoir des autres,
- le pouvoir des divers groupes humains, réunis pour le meilleur et agissant parfois pour le pire.
Des pouvoirs souvent maléfiques, partiellement ou totalement.
Sans, cependant, y concéder.
Tu pourras ainsi t’interroger, en ton âme et conscience, sur le pouvoir.
Quel est le seul, le vrai pouvoir ?
Celui d’aimer.
C’est ce que je te propose de découvrir ou de redécouvrir par toi-même, dans ta vie, mais aussi en jouant avec mes cartes : l’envie d’aimer, aimer et le pouvoir d'aimer.

Ton grand-père, qui veille sur toi de là où il est et t’aime de toutes ses forces, sans te forcer.